Soirée cinéma suivie d'un temps d'échange

Cette soirée est proposée en partenariat avec le cinéma Utopia et avec la participation de Geneviève Winter, autrice d’une nouvelle biographie sur Gérard Philipe à paraître en novembre (Folio biographies chez Gallimard).

Après la projection du film Monsieur Ripois, le public aura l’opportunité d’un temps d’échange avec Madame Winter autour du film et de l’œuvre de l’acteur. Une séance de dédicace vous permettra également de repartir avec l’ouvrage.

Un film primé au festival de Cannes !

Dans ce film de René Clément dont le scénario, les dialogues et la virtuosité technique sont totalement modernes et annonciateurs de la nouvelle vague, Gérard Philipe compose un personnage méprisable et drôle, naïf et cynique, d’une troublante complexité. Le film a reçu le prix spécial du jury au festival de Cannes 1954.

« Jamais il ne donne l’impression qu’il joue Monsieur Ripois : il est Monsieur Ripois [..]. Il en fait un personnage presque comique qui amuse les femmes autant qu’il les attendrit. Il nous répugne et nous séduit à la fois. Il n’est certes pas sympathique, nous ne parvenons pourtant pas à le condamner car l’interprète lui confère une vérité humaine à laquelle nous sommes sensibles malgré nos résistances. » Georges Charensol dans Les Nouvelles littéraires  

Gérard Philipe : acteur au cinéma et au théâtre

En 1953, Gérard Philipe, l’acteur le plus célèbre et le plus aimé de France, est devenu une star internationale en triomphant dans Fanfan la tulipe, le film de cape et d’épée de Christian-Jaque où il incarne un paysan bravache devenu chef de guerre.

Le théâtre a révélé sa présence nimbée de mystère et de poésie dans un rôle d’ange conçu par Jean Giraudoux et il a confirmé la puissance de son talent en interprétant le Caligula (1945) d’Albert Camus.

Le cinéma a attiré vers lui le grand public qui, dans Le Diable au corps et La Chartreuse de Parme, voit en cet acteur solaire le symbole de la jeunesse avec ses rêves, ses angoisses et ses révoltes.

Curieux, audacieux, Gérard Philipe a aussi le goût du risque : il a rejoint l’aventure théâtrale de Jean Vilar au festival d’Avignon et au Théâtre National Populaire (1951) où son interprétation inoubliable du Cid a rajeuni le théâtre classique.

C’est une figure populaire et un héros national, capable de renoncer à des propositions lucratives au cinéma pour redonner espoir, sur scène, à un pays meurtri.

Un anti-héros dans Monsieur Ripois

Dans ce contexte glorieux, on n’attend donc pas Gérard Philipe - qui a pourtant interprété des personnages meurtriers - dans le rôle-titre de Monsieur Ripois : un anti-héros absolu et une figure récurrente du donjuanisme médiocre dans le climat pessimiste du cinéma français d’après-guerre.

André Ripois, français désargenté, s’est exilé à Londres où il occupe un obscur emploi de bureau. Assez beau pour séduire les femmes sans trop d’efforts, il rêve de réussir en épousant la plus riche de ses conquêtes.

Mais l’entreprise de ce « coureur » sans talent et sans envergure qui guette ses proies dans la rue, se révèle erratique : incapable de supporter le quotidien des quatre femmes très différentes qui tombent dans ses bras, il les déçoit et les fuit lâchement.

Il croit avoir enfin atteint son but, quand, pour émouvoir et séduire la seule femme qui lui résiste, il lui livre une confession calculée de ses aventures : le dénouement sera impitoyable.

Monsieur Ripois, film franco-britannique de René Clément, 1954 – Version restaurée 2022, distributeur : Les Acacias, Cinédis – durée 1h40. Présentation rédigée par Geneviève Winter.

 Crédit photo : Les Acacias

>> Jeudi 1er décembre 2022 à 20h (durée 2h40)
>> Cinéma Utopia, 14 rue Alexandre Prachay, Pontoise
>> Tarifs habituels Utopia
>> Retrouvez le programme complet du Centenaire de la naissance de Gérard Philipe